Intelligence artificielle et chimie

juin 27, 2023 0 Par Micromega

L’intelligence artificielle (IA) est une technologie qui permet de créer des machines capables de réaliser des tâches normalement réservées aux humains. Parmi ces tâches, il y a la chimie, qui est la science qui étudie la composition, la structure et les transformations de la matière. L’IA peut aider les chimistes à découvrir de nouvelles molécules, à optimiser des réactions, à prédire des propriétés ou à modéliser des systèmes complexes. Dans ce billet, nous allons voir comment l’IA et la chimie se combinent pour créer de nouvelles opportunités et de nouveaux défis, en citant des exemples concrets.

L’IA peut être vue comme un outil qui augmente les capacités des chimistes, en leur permettant d’explorer plus rapidement et plus efficacement l’espace chimique, qui est l’ensemble des molécules possibles. Par exemple, l’IA peut générer des candidats potentiels pour des médicaments, des matériaux ou des catalyseurs, en se basant sur des critères définis par les chimistes. Un exemple récent est le projet DeepMind, qui a utilisé l’IA pour prédire la structure tridimensionnelle des protéines, ce qui peut avoir des applications importantes pour la médecine ou la biotechnologie. L’IA peut aussi proposer des voies de synthèse pour fabriquer ces molécules, en tenant compte des contraintes de coût, de temps ou d’environnement. Un exemple célèbre est le projet IBM RXN, qui a développé un système d’IA capable de planifier et d’exécuter des synthèses organiques complexes, en utilisant un robot chimiste. L’IA peut également évaluer les propriétés physiques, chimiques ou biologiques de ces molécules, en utilisant des modèles mathématiques ou des simulations numériques. Un exemple intéressant est le projet Q-Chem, qui a créé un logiciel d’IA qui permet de calculer les propriétés quantiques des molécules, avec une grande précision et une faible consommation de ressources.

L’IA peut aussi être vue comme un partenaire qui collabore avec les chimistes, en leur apportant de nouvelles idées ou de nouvelles perspectives. Par exemple, l’IA peut analyser des données expérimentales ou bibliographiques, et en extraire des connaissances utiles ou inattendues. Un exemple innovant est le projet Chemistry.AI, qui a utilisé l’IA pour analyser plus de 3 millions d’articles scientifiques sur la chimie organique, et en déduire des règles générales sur les réactions chimiques. L’IA peut aussi apprendre à partir de ces données, et s’adapter aux besoins ou aux préférences des chimistes. Un exemple impressionnant est le projet AlphaChem, qui a développé un système d’IA capable d’apprendre par lui-même à synthétiser des molécules inédites, en utilisant un algorithme d’apprentissage par renforcement. L’IA peut également interagir avec les chimistes, en leur posant des questions, en leur donnant des conseils ou en leur faisant des suggestions. Un exemple prometteur est le projet ChemBots, qui a conçu un assistant virtuel intelligent qui peut dialoguer avec les chimistes, et les aider à résoudre des problèmes ou à trouver de l’information.

L’IA et la chimie sont donc deux domaines qui se nourrissent mutuellement, et qui ouvrent de nouvelles possibilités pour la science et la société. Mais il faut aussi être conscient des limites et des risques de cette alliance. Par exemple, il faut veiller à ce que l’IA soit fiable, transparente et éthique, et qu’elle respecte les principes de la déontologie scientifique. Il faut aussi s’assurer que l’IA ne remplace pas les chimistes, mais qu’elle les complète et les enrichit. Il faut enfin garder à l’esprit que l’IA n’est pas une fin en soi, mais un moyen au service de la chimie.

En conclusion, nous avons vu que l’IA et la chimie sont deux domaines qui se complètent et se stimulent mutuellement, en créant de nouvelles opportunités et de nouveaux défis pour la science et la société. Nous avons cité des exemples concrets de projets qui utilisent l’IA pour découvrir, synthétiser, évaluer, analyser, apprendre ou interagir avec la matière. Nous avons aussi souligné les limites et les risques de cette alliance, et les précautions à prendre pour que l’IA soit un outil fiable, transparent, éthique et respectueux de la déontologie scientifique. Nous espérons que ce billet vous a donné envie d’en savoir plus sur l’IA et la chimie, et de participer à cette aventure passionnante.